Le Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a assisté, le 8 avril 2025 à Dakar, à la cérémonie d’ouverture de la première édition du Forum du Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution dans l’UMOA (FGDR-UMOA). Placée sous le haut patronage de Monsieur le Ministre des Finances et du Budget du Sénégal, la cérémonie a été présidée par son représentant, Monsieur Bassirou SARR, Directeur de Cabinet.
Organisée sur le thème « La garantie des dépôts, un mécanisme clé de la stabilité financière dans l’UMOA », cette rencontre a connu la participation des autorités monétaires et financières, d’institutions bancaires, d’organisations régionales et internationales, ainsi que d’experts venus de pays partenaires.
Lors de son intervention, le Gouverneur Jean-Claude Kassi Brou a rappelé l’importance de la stabilité financière comme condition indispensable au développement économique et social. Il a évoqué les enseignements tirés des crises bancaires passées, notamment la crise des subprimes en 2008 et celle survenue dans l’UMOA dans les années 1980-1990, qui ont conduit à des réformes profondes et à la création d’un dispositif de garantie des dépôts. C’est dans ce cadre que le Conseil des Ministres de l’UMOA a instruit, en 2014, la BCEAO de mettre en place le Fonds de Garantie des Dépôts, devenu en 2018 le FGDR-UMOA, avec l’extension de son mandat à la résolution bancaire.
Ce Forum constitue ainsi une opportunité de faire le point sur les dix années d’existence de ce mécanisme et de réfléchir aux perspectives de renforcement du filet de sécurité financière dans la zone UMOA. Le Gouverneur a souligné la nécessité de s’approprier pleinement cet outil, particulièrement dans un contexte marqué par des chocs économiques, sanitaires, géopolitiques et climatiques ayant mis à l’épreuve la résilience des économies de l’Union.
Dans le but de consolider la stabilité du système bancaire, des réformes réglementaires majeures ont été engagées, telles que l’harmonisation des cadres prudentiels avec les normes de Bâle II et III, le relèvement du capital social minimum des banques à 20 milliards FCFA et l’adoption de lois uniformes sur la lutte contre le blanchiment de capitaux, la réglementation bancaire et celle de la microfinance.
Le Gouverneur a également indiqué que ces réformes ont élargi le champ d’intervention du FGDR-UMOA, lui permettant d’agir préventivement, sur proposition de la Commission Bancaire, dans des établissements en difficulté. Il a insisté sur la nécessité d’un respect rigoureux des règles de gouvernance et de gestion des risques, ainsi que sur l’importance de la collaboration des établissements adhérents pour renforcer l’efficacité du Fonds.
Rappelant le rôle central du FGDR-UMOA, il a rappelé que cette Institution mutualise les contributions de ses 245 adhérents pour assurer la protection de plus de 25 millions de déposants dans l’Union. Il a invité les établissements membres à poursuivre leurs efforts en matière de reporting et de règlement des contributions, conditions essentielles à l’efficacité du mécanisme.
Enfin, le Gouverneur a souligné l’implication active du FGDR-UMOA dans la promotion de la culture financière au sein de l’Union, à travers des actions conjointes avec la BCEAO dans le cadre d’un programme régional d’éducation financière. Il a encouragé les participants à tirer pleinement profit des échanges et contributions des experts pour faire avancer la réflexion sur la protection des déposants.
