Rapport annuel de la Commission Bancaire de l'UMOA - 2024
A fin décembre 2024, la Commission Bancaire supervisait 478 entités, soit 160 établissements de crédit, 18 compagnies financières, 286 systèmes financiers décentralisés (SFD) de grande taille et 14 établissements de monnaie électronique (EME). A cette date, l’écosystème comprenait 33 établissements bancaires d’importance systémique (EBIS).
Au cours de l’année 2024, la Commission Bancaire de l’UMOA a tenu sept (7) sessions, soit six (6) réunions du Collège de Supervision et une (1) du Collège de Résolution.
Plusieurs mesures administratives ont été prises par l’Autorité de contrôle en 2024, en particulier vingt (20) injonctions et une (1) mise en garde. De plus, des sanctions disciplinaires ont été prononcées. Elles comprennent quatorze (14) blâmes, six (6) avertissements, un (1) retrait d’agrément d’un établissement de monnaie électronique et une (1) interdiction à l’encontre d’un membre de l’organe de gouvernance d’un SFD, de diriger, d’administrer ou de gérer un établissement soumis au contrôle de la Commission Bancaire, pour une période de dix (10) ans. Ces mesures disciplinaires ont été accompagnées, pour la plupart, de sanctions pécuniaires allant jusqu’à 300 millions. D’autres décisions prises par l’Autorité de contrôle ont concerné notamment la mise sous surveillance rapprochée de cinq (5) banques, la mise sous administration provisoire d’un (1) SFD et l’interdiction de distribution de dividendes à l’encontre de trois (3) établissements de crédit ainsi que d’un (1) SFD.
Courant 2024, le Collège de Supervision a adopté six (6) plans préventifs de redressement d’EBIS, tandis que le Collège de Résolution de la Commission Bancaire de l’UMOA a validé trois (3) plans de résolution d’EBIS.
En matière de contrôle sur place, 83 missions de vérification ont été réalisées en 2024, en dépassement de l’objectif initial fixé à 78. Les vérifications ont concerné 37 établissements de crédit, 4 compagnies financières, 2 établissements de monnaie électronique et 40 SFD de grande taille. De plus, 16 établissements bancaires d’importance systémique ont fait l’objet de contrôles à distance sur le risque de crédit.
Au titre du contrôle sur pièces, la Commission Bancaire a procédé à la mise à jour de la notation des établissements de crédit pour l’exercice 2024 et a réalisé, pour la première fois, la notation de chacun des SFD de grande taille soumis à son contrôle.
Dans le cadre de la sensibilisation et du dialogue avec les acteurs, l’Autorité de supervision a tenu les traditionnelles rencontres annuelles avec les Directeurs Généraux et les commissaires aux comptes des établissements de crédit et des SFD de grande taille. Par ailleurs, des échanges bilatéraux, au nombre de 107, ont eu lieu avec les dirigeants d’établissements assujettis.
Dans le cadre de la supervision transfrontalière, la Commission Bancaire, en sa qualité d’autorité de contrôle d’origine, a organisé les 10èmes réunions annuelles des Collèges de Superviseurs de Oragroup et de Ecobank. Elle a également pris part à six (6) réunions de Collèges de Superviseurs de groupes bancaires étrangers implantés dans l’Union, en l’occurrence des filiales du Groupe BGFIBank, du Groupe Standard Chartered Bank, du Groupe Afriland First Group, du Groupe Attijariwafa bank, du Groupe BMCE / Bank Of Africa et du Groupe Banque Centrale Populaire.
En 2024, le secteur bancaire et financier de l’UMOA a évolué dans un environnement macroéconomique dynamique, caractérisé par une croissance du produit intérieur brut réel de 6,3%. L’inflation, bien que supérieure à la fourchette cible, a diminué en passant de 3,7% à 3,5% en 2024.
Le secteur bancaire a affiché une bonne orientation des indicateurs d’activités en 2024. Le total de bilan des établissements de crédit s’est établi à 72 068,3 milliards, en hausse de 9,3%. Leurs emplois se sont chiffrés à 63 591,5 milliards, enregistrant une consolidation de 7,1% par rapport à 2023. Les crédits à la clientèle ont progressé de 5,6% sur l’année, pour atteindre 36 888,3 milliards à fin 2024. La qualité du portefeuille s’est légèrement améliorée, avec un taux brut de dégradation à 8,5%, contre 9,2% en 2023. Les ressources bancaires s’élèvent à 57 897,9 milliards, en augmentation de 8,0%. Elles sont majoritairement constituées de dépôts (83,3%), en croissance de 7,2%.
Le Produit Net Bancaire s’est accru de 3,4%, pour atteindre 3 431,3 milliards. Le secteur demeure rentable, le résultat net étant ressorti à 1 105,3 milliards, soit 11,7% de plus qu’en 2023.
La solvabilité des établissements de crédit s’est renforcée, avec un ratio moyen ressortant à 14,7%, contre 14,1% en 2023, pour une norme de 11,5%.
Les vingt-sept (27) nationaux concentrent 41,2% des actifs du système bancaire de l’UMOA et affichent un taux brut de dégradation du portefeuille de crédit de 7,7% et un ratio de solvabilité de 14,5%.
Le secteur de la microfinance poursuit sa croissance avec un total de bilan de 4 021,3 milliards en hausse de 12,1%, des emplois nets en augmentation de 10,3% et des ressources en progression de 13,5%. Toutefois, la qualité du portefeuille s’est dégradée au cours de l’année, le taux brut se situant à 6,6%, contre 4,4% en 2023. Le résultat net des SFD de grande taille a baissé de 23,5 milliards à 16,7 milliards. De même, le ratio de capitalisation est passé de 14,5% à 13,5%, en deçà du seuil réglementaire de 15,0%.
L’activité des établissements de monnaie électronique a poursuivi sa tendance haussière. En effet, le nombre de comptes ouverts par ces entités atteint 173,1 millions, dont 31,0% sont actifs. Les transactions via la téléphonie mobile ont augmenté de 23,6% en valeur pour atteindre 126 680 milliards. L’encours de la monnaie électronique émise ressort à 1 411,7 milliards, en progression de 25,6%. Cependant, le résultat net provisoire des EME demeure déficitaire de 17,3 milliards, contre une perte de 21,1 milliards en 2023. De plus, un quart (25%) des EME ne respectent pas la norme de couverture de l’encours de monnaie électronique par les capitaux propres.
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