Skip to main content

Balance des paiements et position extérieure globale du Burkina Faso - 2020

RESUME

L'année 2020 a été marquée par l'avènement de la pandémie de coronavirus conjugué aux différends commerciaux prolongés, ainsi que la ratification de l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union Européenne. L’économie mondiale a connu une récession en affichant un taux de croissance de -3,1% en 2020 contre 2,8% en 2019, selon les dernières estimations du Fonds Monétaire International (FMI), publiées en octobre 2021.

Dans ce contexte international peu favorable, l’activité économique a ralenti dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) au cours de l’année sous revue. Le produit intérieur brut (PIB) de l’Union a progressé, en termes réels, de 1,8% en 2020, contre 5,7% en 2019. Le taux d'inflation, en moyenne annuelle, s'est établi à 2,1% en 2020 contre une réalisation de -0,7% en 2019.

S'agissant des matières premières exportées par l'Union, en dépit de l’ampleur de la crise économique mondiale en 2020, l’indice des principaux produits exportés a affiché une hausse de 1,2% en 2020 après 0,16% en 2019.

Au Burkina Faso, le PIB réel a enregistré un taux de croissance de 1,9% en 2020, en décélération de 3,8 points de pourcentage, après 5,7% en 2019, se situant quasiment au niveau de celui enregistré en moyenne dans l'espace UEMOA. Cette décélération de la croissance est imputable principalement aux sous-secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration. Les secteurs secondaire (+8,1%) et primaire (+6,5%) ont par contre enregistré de bonnes performances.

Le taux d'inflation, en moyenne annuelle, est ressorti à 1,9% en 2020, plus bas que la moyenne de 2,1% enregistrée au niveau de l'UEMOA, contre -3,2% en 2019.

Dans ce contexte, le solde de la balance des paiements du Burkina Faso est ressorti excédentaire de 470.752 millions au titre de l'année 2020, après +67.405 millions un an plus tôt.

Le compte financier a enregistré en 2020 des entrées nettes de capitaux à hauteur de 35.974 millions, contre des entrées nettes de 29.873 millions en 2019, en amélioration de 6.101 millions, en ligne avec la réduction des sorties nettes de capitaux au titre des investissements de portefeuille, atténuée par les baisses des entrées nettes de capitaux au titre des investissements directs et des autres investissements.

Le compte des opérations courantes, structurellement déficitaire, est ressorti excédentaire en 2020 en s’affichant à 427.794 millions (+4,2% du PIB) contre -306.921 millions en 2019 (-3,5% du PIB). Cette évolution favorable du solde courant reflète celle de l'ensemble de ses sous-comptes (inversion du solde de la balance des biens et services qui est ressorti excédentaire et accroissement de l’excédent du compte du revenu secondaire), à l'exception du compte du revenu primaire dont le déficit s'est creusé. La balance commerciale s'est améliorée de 551.184 millions (+257,2%) résultant d’une augmentation des exportations et d’une baisse des importations. Le déficit de la balance des services s'est réduit de 19,7% en lien notamment avec la baisse des importations de services de transport, dictée par le repli des importations de marchandises.

Le solde déficitaire du compte du revenu primaire s'est aggravé de 20.391 millions (-6,8%), en relation avec la progression des revenus nets payés aux non-résidents en rémunération des investissements (-25.335 millions). Sous l'effet notamment de la progression des aides budgétaires et de l'aide d'assistance et de secours d'urgence mobilisée par l'Etat dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 et la satisfaction des besoins humanitaires des personnes déplacées internes (PDI), le compte du revenu secondaire s'est renforcé de 97.637 millions en ressortant excédentaire de 415.639 millions.

Le compte de capital a, quant à lui, affiché un solde excédentaire de 211.619 millions, en augmentation de 85.687 millions par rapport à 2019, soit +68,0%. Cet accroissement est imprimé notamment par la hausse des transferts en capital sous forme de dons projets au profit de l'Administration publique.

En ce qui concerne le compte financier, il a dégagé des sorties nettes de 164.384 millions, après des entrées nettes de 252.596 millions en 2019. Cette situation est imprimée notamment par les sorties de capitaux au titre des autres investissements et des investissements directs.