Skip to main content

Allocution du Gouverneur à l'ouverture de l'Edition 2019 de la Semaine de l'Inclusion Financière dans l'UEMOA

Allocution Gouverneur SIF2019

Monsieur le Ministre des Finances et du Budget de la République du Sénégal,

Monsieur le Ministre, Délégué Général à l'Entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes de la République du Sénégal,

Messieurs les Vice-Gouverneurs,

Madame l'Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la Confédération Suisse auprès de la République du Sénégal,

Monsieur le Directeur de l'Unité Finance Inclusive du Fonds d'Equipement des Nations Unies (UNCDF), représentant le Secrétaire Exécutif de l'UNCDF,

Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale,

Mesdames et Messieurs les représentants des Partenaires Techniques et Financiers,

Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux des banques et institutions financières de l'UEMOA,

Honorables invités, en vos rangs et qualités,

Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux de vous souhaiter la cordiale bienvenue à Dakar, au Siège de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), à l'occasion de la deuxième édition de la Semaine de l'Inclusion Financière dans l'UEMOA.

Monsieur le Ministre des Finances et du Budget du Sénégal, représentant le Président du Conseil des Ministres de l'UMOA,

Je voudrais tout particulièrement vous exprimer ma reconnaissance pour votre présence à nos côtés, malgré votre calendrier que je sais très chargé.

Plus qu'un témoignage de l'importance que vous accordez à l'inclusion financière, ce geste constitue à mes yeux, un signal fort de votre engagement à œuvrer pour le bien-être des populations ainsi qu'à une croissance économique davantage inclusive.

Monsieur le Ministre, Délégué Général à l'Entrepreunariat rapide pour les femmes et les jeunes de la République du Sénégal,

Merci d'être avec nous ce matin.

Votre combat pour l'autonomisation économique des jeunes et des femmes au Sénégal, nous conforte dans notre conviction profonde qu'une utilisation responsable des services financiers participe à l'amélioration des conditions de vie des segments les plus vulnérables de nos populations.

Je voudrais enfin saluer la présence du Vice-Gouverneur de la Banque Centrale frère de Guinée, ainsi que des représentants des partenaires techniques et financiers qui accompagnent les Etats membres de l'UEMOA et la Banque Centrale dans leur efforts de réduction de l'exclusion financière. Je veux nommer, le Fonds d'Equipement des Nations Unis (UNCDF), le Groupe de la Banque Mondiale, l'Agence Française de Développement, la Coopération Suisse, la Banque Africaine de Développement et l'Alliance pour l'Inclusion financière (AFI).

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Lors de la précédente édition de la Semaine de l'Inclusion Financière, nous nous sommes penchés sur le rôle de l'inclusion financière comme levier du développement économique et social, en particulier pour les pays émergents.

Je constate à cet égard, et avec satisfaction que les recommandations issues de cette édition ont permis à certains pays de l'Union d'engager des réformes d'envergure, qui concourent à la création d'un écosystème favorable à l'inclusion financière et qui sont à saluer.

Je voudrais citer, à titre d'illustration, l'ouverture, à tous les prestataires de services financiers, dans certains pays, de la technologie qui permet d'échanger des données dans les réseaux de télécommunications, communément appelée "canal USSD". Les avantages d'une telle évolution sont importants pour le développement de services financiers accessibles aux populations. Des avancées sont notées également dans l'élaboration des stratégies nationales d'inclusion financière et de mise en place de groupes de travail sur l'éducation financière.

Les évolutions perceptibles de l'écosystème financier de notre Union indiquent que les progrès en matière d'inclusion financière seront tirés notamment par les paiements numériques, les politiques gouvernementales de digitalisation et le développement des services financiers de seconde génération via la téléphonie mobile.

Ces projections sont corroborées par les résultats des récents travaux menés par la Banque Centrale pour la construction d'un indice synthétique d'inclusion financière pour les pays de l'UEMOA. Indice qui révèle d'ailleurs que les perspectives d'amélioration de l'inclusion financière résident dans l'exploitation des opportunités offertes par les nouvelles technologies.

D'autres études, et particulièrement celle réalisée par la Banque Mondiale en 2019 sur le niveau de digitalisation des paiements des Etats de l'UEMOA, ont aussi mis en exergue la contribution potentielle de la numérisation des paiements au renforcement de l'inclusion financière et à l'accroissement du Produit Intérieur Brut.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Vous comprenez alors toute l'importance du thème de cette deuxième édition de la Semaine de l'Inclusion Financière qui porte sur la « Digitalisation au service de l'inclusion financière : enjeux pour le secteur financier et les Etats membres de l'UEMOA ». Ainsi, vos réflexions seront axées sur le rôle important de l'innovation technologique dans l'inclusion financière ainsi que les défis à relever par les régulateurs et l'ensemble des parties prenantes pour une meilleure protection du consommateur de services financiers. En effet, la révolution numérique que nous vivons aujourd'hui impacte structurellement les comportements des usagers des services financiers, sous l'influence des facteurs combinés de la réglementation et des évolutions des modèles d'affaires.

Les administrations et les institutions financières sont donc appelées à intégrer ces innovations au niveau de leurs processus afin de mieux répondre aux besoins d’une clientèle, dont le mode de consommation a connu de profondes mutations. Elles pourront, dans les conditions de sécurité requise et le respect des cadres réglementaires en vigueur, avoir recours aux entreprises de technologies financières, plus connues sous le vocable de Fintech.

Pour mieux apprécier les liens entre les nouvelles technologies financières et l'inclusion financière dans notre zone, nous avons, en collaboration avec la Banque Mondiale, organisé une Conférence Internationale de haut niveau sur ce sujet, les 30 et 31 octobre 2019. Elle a été riche en enseignements et devrait permettre de renforcer les actions à même d'assurer une meilleure synergie entre les activités des différents segments de l'écosystème.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

En réunissant, ici, au Siège de la BCEAO mais également dans les huit pays de l'Union, des décideurs politiques, des directeurs généraux de banques et d'autres institutions financières, des chercheurs, des universitaires, des acteurs de la société civile ainsi que des représentants du secteur privé et des organisations non gouvernementales, nous avons voulu rassembler toute l'expertise et toute l'expérience requises pour susciter des débats féconds autour de ces nouveaux défis que doivent relever aussi bien la BCEAO, les Etats que l'ensemble des parties prenantes.

Ainsi, vous aurez à échanger, entre autres, sur l'impact de la transformation digitale de nos administrations sur la croissance économique ainsi que sur les opportunités et les stratégies à mettre en place par les institutions financières.

Bien entendu, ces réflexions seront aussi axées sur les impacts des nouvelles solutions sur la chaîne de valeur agricole ainsi que leurs pertinences pour les producteurs ruraux et les petites et moyennes entreprises.

Il sera enfin examiné les mécanismes à mettre en place pour protéger davantage les consommateurs, qui doivent disposer de l'éducation financière nécessaire pour une utilisation efficiente des services financiers, à l'ère du numérique.

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Au regard de la qualité de l'audience, je ne doute point que de vos échanges sortiront des propositions pertinentes qui permettront d'apprécier les avantages et les risques mais surtout de nouvelles pistes d'actions pour une digitalisation accrue, aux risques maîtrisés, des paiements et processus des administrations publiques, des institutions financières et des entreprises du secteur privé.

Pour ma part, je puis d'ores et déjà vous assurer que les conclusions et recommandations de vos travaux seront, comme pour la précédente édition, une source d'inspiration pour la BCEAO, dans la conduite des actions visant le renforcement de l'inclusion financière de nos populations.

Je voudrais donc conclure, en formant le vœu que cet important rendez-vous de l'inclusion financière dans l'UEMOA puisse tenir toutes ses promesses, afin que nos Etats en tirent tous les profits, de manière à mieux contribuer à l'avènement d'une croissance plus inclusive, au bénéfice des populations de l'Union.

Je vous remercie de votre aimable attention.