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Allocution du Gouverneur au lancement officiel de la stratégie nationale d'inclusion financière de la Côte d'Ivoire

Monsieur le Ministre de la Construction, du Logement et de l'Urbanisme, représentant Monsieur le Premier Ministre,

Monsieur le Ministre de l'Economie et des Finances,

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux et Centraux de l'Administration Publique,

Mesdames et Messieurs les représentants des Partenaires Techniques et Financiers,

Mesdames et Messieurs les Acteurs Nationaux de l'Inclusion Financière,

Honorables invités, en vos rangs, grades et qualités,

Mesdames et Messieurs,

Chers Amis de la Presse,

Je voudrais vous remercier et, à travers vous, les plus hautes Autorités ivoiriennes, pour l'honneur que vous nous faites de participer à la présente cérémonie de lancement officiel de la Stratégie nationale d'inclusion financière 2019-2024 de la Côte d'Ivoire.

La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest se félicite de l'organisation de cette cérémonie qui illustre les progrès déterminants réalisés par la Côte d'Ivoire dans le processus de renforcement de l'inclusion financière des populations. Aussi, voudrais-je saluer l'attachement du Docteur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d'Ivoire, du Premier Ministre et du Gouvernement, à la promotion de l'inclusion financière pour un développement économique davantage inclusif en Côte d'Ivoire.

Il importe de rappeler que la Côte d'Ivoire s'est engagée dans un processus d'accélération du développement social, appelé Programme Social du Gouvernement 2019-2020. La vision qui sous-tend ce programme est de renforcer l'action sociale du Gouvernement, en identifiant les mesures prioritaires à mettre en œuvre, en vue de garantir des résultats immédiats et durables.

Il s'agit d'assurer, aux populations, un meilleur accès aux services sociaux de base que sont notamment l'eau potable, l'électricité, la santé et l'éducation, après une décennie de performances économiques remarquables. Le souci ici est de créer les conditions d'une croissance inclusive, à même de favoriser une meilleure redistribution de la richesse. Une telle prise en charge ne manquera pas d'impulser au niveau des populations la volonté de s'accomplir, de participer activement à la chaîne de production et de création de richesses du pays.

Cet objectif sera atteint, avec une inclusion financière réussie, permettant aux populations de s'insérer harmonieusement dans le tissu économique.

En effet, l'inclusion financière facilite l'accès au crédit, améliore l'épargne et la collecte des dépôts et contribue à une allocation optimale des ressources dans l'économie. Elle favorise aussi la réduction de la pauvreté et des inégalités, surtout pour les populations rurales et vulnérables, à faibles revenus.

Ainsi, le renforcement de l'inclusion financière en Côte d'Ivoire apparaît comme une nécessité réelle, qui se justifie en elle-même, puisqu'elle devrait contribuer, de façon significative, à l'atteinte des objectifs du Programme Social du Gouvernement 2019-2020 et permettre aux populations de mieux s'accomplir.

Conscients de ces enjeux, les Etats membres de l'UEMOA, sous l'impulsion de la Banque Centrale, ont élaboré une stratégie régionale d'inclusion financière, adoptée par le Conseil des Ministres de l'UEMOA en juin 2016. Cette stratégie régionale, qui se veut un cadre de référence pour l'ensemble des huit Etats membres, vise comme objectif principal, à permettre à 75% des populations de l'Union d'accéder aux services financiers à des coûts plus abordables, sur un horizon de 5 ans.

Pour atteindre cet objectif, quelques défis majeurs paraissent, à mes yeux, importants à relever.

D'abord il faut veiller à l'adaptation continue du cadre réglementaire et juridique, afin de favoriser le développement de services financiers inclusifs et innovants.

Ensuite il est nécessaire de promouvoir l'utilisation des technologies financières, en vue de garantir une offre de produits et services financiers adaptés et à coûts réduits.

Il faut par ailleurs prendre soin de développer des programmes d'éducation financière à l'endroit des populations, afin d'améliorer leur culture financière et de leur permettre d'opérer des choix judicieux.

Enfin, la mise en place d’incitations nécessaires et l’adoption de politiques fiscales favorables à la promotion de l'inclusion financière, apparaissent indispensables pour l'atteinte rapide des objectifs fixés.

Il en est de même de l'assainissement et du renforcement de la gouvernance du secteur de la microfinance, qui constitue un vecteur important de l'inclusion financière dans notre Union, à travers sa proximité avec le milieu rural.

Mesdames et Messieurs,

En élaborant la stratégie nationale d'inclusion financière dont nous procédons, ce jour, au lancement officiel, la Côte d'Ivoire vient de contextualiser la stratégie régionale, en y intégrant ses spécificités propres.

Je voudrais saluer la démarche participative retenue à cet effet, conformément aux meilleures pratiques en la matière. J'ai noté que l'exercice a réuni toutes les parties prenantes, à savoir les fournisseurs de services financiers, les associations professionnelles, les acteurs des secteurs public et privé, les partenaires au développement, les associations de consommateurs, l’Administration publique ainsi que des Experts et personnes ressources. Des représentants de la BCEAO ont également été sollicités pour assurer la cohérence et la synergie avec la stratégie régionale.

Mesdames et Messieurs,

Le principal défi à relever est celui de la mise en œuvre de la stratégie.

La Côte d'Ivoire dispose d'atouts véritables pour relever ce défi.

A cet effet, je mentionnerai, tout d'abord, son adhésion à l'Alliance pour l'Inclusion Financière (AFI). Cette adhésion constitue une excellente opportunité pour bénéficier de l'expérience des pays pionniers, en vue d'une mise en œuvre efficace et efficiente de la stratégie.

En second lieu, je relèverai la création de l'Agence de Promotion de l'Inclusion Financière (APIF) dont les actions devraient permettre de renforcer les acquis.

C'est l'occasion de rappeler le rôle déterminant de cette Agence et toute la responsabilité qui lui incombe en termes de suivi-évaluation de la mise en œuvre de cette stratégie nationale. En effet, il faudra, non seulement mesurer périodiquement les progrès enregistrés et le degré d'atteinte des objectifs qui y sont fixés, mais aussi procéder à l'identification des obstacles et s'atteler à les surmonter.

Mesdames et Messieurs,

Pour accroître les chances de succès de la Stratégie, il apparaît primordial de mettre en place, avec les Partenaires Techniques et Financiers, un cadre privilégié d’échange et de concertation dans la mise en œuvre des actions. La coordination des interventions des partenaires s’avère, importante pour la gestion efficiente des ressources financières et l'obtention d'un meilleur impact des actions menées.

Une feuille de route claire, pour chaque partie, à savoir les banques, les institutions de microfinance, les établissements de monnaie électronique, les sociétés privées de développement des technologies financières, apparaît désormais indispensable pour maintenir l'engagement de l'ensemble des parties prenantes dans le développement des offres de services financiers innovants, adaptés et à coûts abordables pour la clientèle.

Enfin, la formulation d'un plan de communication efficace serait de nature à permettre un meilleur partage des résultats du plan d'actions de la Stratégie, et à maintenir l'engagement des acteurs qui participent à sa mise en œuvre.

Mesdames et Messieurs,

Pour conclure, je voudrais formuler le vœu que cette initiative du Gouvernement ivoirien renforce au sein de notre Union monétaire l'expertise de la formulation et de la réalisation d'une inclusion financière réussie.

La BCEAO restera toujours disposée à poursuivre l'accompagnement nécessaire à cette réussite.

Je vous remercie de votre aimable attention.